Édition du vendredi 2 février 2007
Vote électronique: Sceaux renonce à son tour
Après les villes de Saint-Denis et Grenoble, c'est au tour de la municipalité de Sceaux, dirigée par Philippe Laurent, vice-président de lAMF, de renoncer à utiliser de machines à voter pour les prochaines élections. En cause: le manque de fiabilité des machines (bugs, failles de sécurité...) et leur coût. Les économies générées sont notamment mises en doute par la ville du fait des obligations nouvelles qui risquent de peser sur le vote électronique dans les années à venir (contrôles, impression papier, etc.) et de la probable obsolescence technologique des machines.
Déployées en 2004 par une trentaine de villes, l'utilisation des machines à voter électroniques fait difficilement son chemin dans les villes françaises depuis l'homologation de quatre modèles par le ministère de l'Intérieur. Pour leur part, depuis 2003, les Français établis hors de France ont également la faculté d'élire leurs représentants nationaux par internet. A la suite de son expérimentation en mai 2006 à Issy-les-Moulineaux, le vote sur réseau privé sécurisé devrait bientôt faire son apparition. Cette option permettrait de voter, sur une même commune, depuis nimporte quel bureau de vote.
Mais, dune manière générale, le vote électronique (par machine ou par Internet) subit depuis quelque temps plus de critiques que de louanges. Des experts ont même tiré lan dernier un bilan négatif de son utilisation lors de l'élection des représentants à l'Assemblée des Français de l'étranger. Ils se sont s'interrogé ainsi sur la capacité des membres du bureau à contrôler effectivement les opérations de vote, celles-ci étant confiées à des machines contrôlées par des experts mandatés par les organisateurs du scrutin. En cas de contestation, le vote par Internet est également beaucoup moins vérifiable qu'une procédure de vote traditionnelle ou n'importe qui peut recompter les bulletins.
L'effectivité du secret des opérations de vote a ensuite été démentie par les conditions de vote. Aussi ces experts estiment-ils que le secret du vote ne peut être garanti que si le nombre d'électeurs est suffisamment important. En définitive, selon eux, le vote par Internet remettrait en cause deux principes fondamentaux de notre démocratie: la confiance (la simplicité du papier à comparer avec l'impossibilité de contrôler ce qui se passe à l'intérieur d'une machine) et la transparence (l'urne transparente, la possibilité de recompter à comparer avec l'audit de machines confié à des experts).c=http://ww
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